P.-L. Faye (1934, p. 1018) et J. Orr (1963, p. 102) relèvent dans le Dizionario de Petrocchi, s. v. bello, un même basculement sémantique que celui qui est à l’œuvre dans les emplois simples de AB :
Davanti a un infinito [bello] significa la bontà, l’utilità, il vantaggio della cosa, E un bèl comprare la carne di manzo a une franco il chilo. E un bèl viaggiare con questi vagoni. E iròn. S’à une bèl guadagnare quando le spese créscono sèmpre ! S’à un bèl dire, ma intanto va così. [...] (Petrocchi, Dizionario universale della lingua italiana s. v. bello, cité par Orr 1963 : 102, mes caractères gras.
L’exemple it. S’à un bèl guadagnare quando... se
rapproche, par sa structure syntaxique et son sens, de (11c) supra, à la
position près de la quand-P. Le dictionnaire bilingue de Ferrari &
Caccia (1874), cité par Faye 1934, p. 1018, traduit pour sa part fr. J’ai
beau te le crier, ton zèle est indiscret, par it. ho un bel gridartelo
alle orecchie, il mio zelo e indiscreto. Cependant, la syntaxe interne de ho
un bel gridartelo, avec son déterminant indéfini et ses clitiques
postposés au Vinf, ne coïncide pas avec celle de j’ai beau te le
crier : la réanalyse de AB en tant que verbe modal (§ 42.2.2) est
réellement le propre du français.